cyclistes : l’intersaison, prévention, bilan

cyclistes : l’intersaison, prévention, bilan

Jean-Jacques Menuet,

médecin référent de l’équipe cycliste professionnelle “Fortunéo Vital-Concept”

 

L’hiver arrive, pour la plupart d’entre vous il s’agit de la période de l’intersaison; mon avis ne doit en aucun cas remplacer une consultation chez votre médecin traitant ou votre médecin du sport qui vous connait et qui mieux que moi saura vous conseiller; de même que seul votre entraîneur peut vous programmer un plan d’entraînement pendant cette intersaison, vous donner les bons conseils pour s’entraîner l’hiver ; voici des conseils de terrain pour bien gérer l’intersaison ; car le résultat de la saison dépend de la qualité du travail pendant l’intersaison …

 

Les objectifs de l’intersaison, comment exploiter l’intersaison : c’est pendant l’intersaison que le cycliste construit la qualité de votre saison … L’intersaison c’est aussi le moment pour souffler, décompresser, et faire tout ce qu’on n’a pas le temps de faire pendant la saison !! Cet article concerne le coureur cycliste amateur quel que soit son niveau; les cyclistes professionnels ayant la chance d’être coachés par des staffs compétents ne sont peut-être pas concernés mais bon … quelques rappels peuvent être utiles … Le cyclotouriste, amoureux fou de notre sport, qui consacre une partie de sa vie au vélo, est bien sûr également concerné par cet article; il va pendant sa saison accumuler beaucoup de bornes, parfois au prix de soucis de santé dont l’origine est très souvent liée à une mauvaise préparation hivernale et quelquefois des négligences au niveau du suivi médicosportif. « ON » parle de supprimer le certificat pour l’aptitude au sport; peu importe, cette décision sera comme d’autres amenée pour des raisons d’économies comptables au prix de la qualité de la surveillance des sportifs. Au sportif de considérer que ses charges d’entraînement et la spécificité de son sport justifient un suivi médico-sportif cohérent, pour la santé avant même de parler de performance même si bien sûr les deux aspects sont liés…

 

 

S’il y a un moment privilégié pour bénéficier d’une

consultation médicale complète et adaptée

c’est vraiment en début de l’intersaison ; cette consultation peut être ainsi structurée:

  • Bien sûr un examen clinique spécifique à la médecine du vélo : cou, bouche-dents-mâchoire, ORL, bronches, cardio vasculaire, palpations des pouls périphériques, poignets, dos, périnée, bassin, genoux, pieds. Examen dermatologique.
  • Je conseille volontiers de consulter un podologue du sport pour un bilan statique (au repos) et dynamique (sur votre vélo, pas sur un tapis !) ; à vous de trouver le bon professionnel, renseignez-vous. http://www.medecinedusportconseils.com/2010/08/05/il-est-essentiel-de-consulter-regulierement-un-podologue-du-sport-pourquoi/
  • Egalement je conseille une consultation chez le dentiste.
  • L’intersaison est aussi le moment pour bien revoir la vision, corriger des troubles éventuels : si besoin je conseille de consulter un ophtalmologiste.
  • Recherche d’allergies : au moindre doute (rhinite allergique, asthme) : je conseille de consulter un Allergologue qui maîtrise bien les allergies chez le sportif. Il existe bien sûr les allergies aux pollens, mais aussi, surtout l’hiver, voici des conseils pour lutter contre les allergies aux acariens et à la poussière.
  • Une spirométrie pour détecter un éventuel asthme d’effort. http://www.medecinedusportconseils.com/2012/11/28/allergies-poussiere-allergies-acariens-prevention/
  • Les vaccins sont-ils à jour? pas toujours …
  • Le cycliste connait-il son groupe sanguin? (rarement …), c’est l’occasion pour prescrire la détermination du groupe sanguin.
  • Le cycliste de haut niveau, professionnel ou inscrit sur liste de haut niveau devra se soumettre à un bilan physiologique (test d’effort) et un bilan cardiologique dont le contenu est défini par sa fédération sportive. Mais également le cycliste amateur de plus de 40 ans se verra prescrire par son médecin un test d’effort ; à ce propos, voici quelques conseils pour éviter de mourir en faisant du sport …
  • Un bilan sanguin éventuel pour rechercher des carences : fer, minéraux, vitamine D, etc. A cette période de l’année il peut être intéressant de rechercher une carence en Fer (bilan sanguin): une telle carence demande la mise en place de conseils nutritionnels et parfois 2 ou 3 mois de complémentation en fer, pour revenir à des taux normaux. Voici comment on peut détecter et traiter une carence en fer ; attention toutefois aux apports inconsidérés de fer, que certains sportifs consomment alors qu’ils n’en ont pas besoin : le risque de surcharge en fer n’est pas sans risque sur la santé comme sur la performance.
  • Chez la cycliste proposer auprès d’un gynécologue qui connait bien la spécificité de la sportive une consultation adaptée de gynécologie : quelle contraception, comment gérer le cycle menstruel en fonction des objectifs, les problèmes éventuels de périnée.

 

J’ai la conviction que la mission du médecin du sport doit aussi être de développer la notion de “sport-santé”

et donc l’intérêt du sport cycliste pour maintenir son capital santé 

 

Profiter de l’intersaison pour un travail du mental :

un cycliste qui présente des difficultés à gérer certains aspects en rapport avec le mental pourra profiter de l’intersaison pour acquérir des techniques de travail du mental telles que la sophrologie; sur ce site vous trouverez des séances audios de sophrologie spécifiques pour le cycliste. Acquérir des techniques tout à fait accessibles pour mieux récupérer, mieux dormir (le sommeil est le meilleur outil de la récup, cela est très souvent oublié…  : c’est la nuit que le corps reconstruit ce qui a été épuisé ou cassé pendant l’effort) ; découvrir la micro-sieste, la sophrologie pour mieux dormir mieux récupérer, mieux gérer le stress. Cf. http://www.seance-sophrologie.com/ ; et sans faire de sophrologie, prendre déjà note de quelques conseils simples pour mieux dormir 

 

Le choix du matériel, la position :

la plupart des pathologies rencontrées dans le cyclisme sont des « technopathies » c’est à dire en relation avec une perturbation du couple coureur-machine » : matériel inadapté, position inadaptée ; une étude de position est vraiment conseillée.

 

Les éventuelles prescriptions médicales pendant l’intersaison :

  • Détruire les éventuels vers (parasites) intestinaux; le Fluvermal est un traitement sans effets secondaires, très simple à prendre, qui à mon avis présente un intérêt car mon expérience m’a largement montré que de nombreux sportifs présentent des signes digestifs et même des allergies qui peuvent être liés à la présence de parasites dans le tube digestif. Alors qu’on pense rarement à cette hypothèse.

 

  • Prévenir ou traiter une carence en VITAMINE D: cette carence est très fréquente chez le sportif quel que soit son niveau et le volume de ses charges d’entraînements; il existe plusieurs dosages en vitamine D; peut-être certains d’entre vous se verront prescrire par leur médecin une prise de sang pour doser la vitamine D et compenser alors de manière plus adaptée une éventuelle carence. Voici quelques conseils nutritionnels pour des apports en vitamine D.

 

  • Vacciner contre la grippe: cette proposition est totalement « open », le débat « pour ou contre » est un vieux débat; à mon avis chez le sportif être victime d’une grippe expose largement à  3 ou 4 semaines de méforme. Il existe des alternatives (traitement homéopathique), là aussi certains sont pour, d’autres contre, à votre médecin de voir.

 

  • Une cure de gelée royale, ginseng, spiruline, Eleuthérocoque, germe de blé, Rexorubia me semble utile pour aider l’organisme à lutter contre les agressions hivernales et maintenir un bon statut en minéraux et oligo-éléments. Là aussi, à votre médecin de vous conseiller.

 

  • Une situation particulière : si le cycliste présente pendant la saison de nombreux épisodes d’herpès labial, il existe un traitement bien codifié à prendre pendant l’hiver, pour diminuer très sensiblement la fréquence et l’intensité des « boutons de fièvre »

 

Profiter de l’intersaison pour « revoir » les données de l’hygiène du sport :

  • Les étirements : pourquoi et comment faire des étirements Faire des étirements c’est bien, mais si c’est pour mal les faire autant ne pas en faire …. Le cycliste est bien souvent très RAIDE, en particulier au niveau des plans postérieurs (ischiojambiers, mollets, muscles psoas-iliaques): vous avez tout à gagner à progresser en souplesse: meilleur coup de pédale, moins de problèmes de dos, moins de « douleur qui trace dans la jambe »; de même que sur le vélo vous allez travailler un coup de pédale bien fluide, bien symétrique, un bon ramené de la pédale. Objectif: ne pas pédaler « carré » en cassant les chaînes, mais avoir un coup de pédale « musical »
  • Le gainage du caisson abdomino-lombaire
  • Les exercices de proprioception : la proprioception c’est quoi, ça sert à quoi, comment faire des exercices de proprioception

 

  • Allez donc dire bonjour à votre kiné, si toutefois celui-ci vous consacre du temps et vous délivre de précieux conseils : étirements, gainage, exercices respiratoires, etc.

 

Bien sûr l’intersaison doit être le moment privilégié pour acquérir les bases d’une

nutrition de qualité et adaptée au sport cycliste :

on a le temps, il faut manger varié, arrêter de manger des pâtes tous les jours et découvrir d’autres légumes, il faut MANGER DE LA SOUPE et des POTAGES (c’est un véritable trésor de santé chez le sportif !!) : Chez certains sportifs volontiers sujets à des troubles digestifs au repos ou pendant ou après l’effort, il m’arrive de conseiller le « test » de faire un régime sans gluten et en éliminant les produits issus du lait de vache, ceci pendant 15 jours

Arriver progressivement à un poids adapté au début de saison,

souvent à 2, maximum 3 kg au-dessus du poids de forme ; car les premières courses se font en ambiance froide, plus on est affûté plus on est fragile aux infections et aux tendinites ; toutefois, ne pas débuter la saison en surpoids, sinon gare aux problèmes de genoux dans les bosses ; et puis faire un bon résultat en début de saison ça fait du bien et ça met moins de pression pour la suite … Si un surpoids est à combattre, diminuer en bonne partie le sucre et tout ce qui est sucré, diminuer fortement les graisses, manger plus de légumes verts cuits sans totalement supprimer les féculents. Si vraiment perdre du poids est difficile pour vous, faites-vous encadrer par les conseils d’un nutritionniste ou de votre médecin, plutôt que de faire « n’importe quoi » … au détriment de votre santé physique (perte de jus, blessures) et psychologiques (alterner des périodes de trop grande vigilance nutritionnelle puis des périodes où vous vous lâchez complet…)   Eventuellement (surtout si vous avez quelques kg qui ont du mal à partir…), testez un peu de travail à jeun, 2 ou 3 fois par semaine permet d’optimiser les capacités de l’organisme à puiser dans les réserves de graisses et ainsi à habituer les muscles à utiliser le gras donc à économiser les réserves de glucides donc à prolonger le niveau d’endurance pendant la course. Mais pour ce travail à jeun il faut TRES BIEN se connaître, et là encore seul votre entraîneur peut vous conseiller sur comment placer dans votre préparation cet éventuel travail à jeun. Pour les cyclistes vraiment concernés par la nécessité de perdre du poids, la lecture de cet article peut être intéressante, sans remplacer toutefois l’avis du médecin traitant: 10 conseils pour perdre du gras sans perdre de muscle

 

Apprenez à vous protéger s’il fait froid :

déjà, le principal est de s’échauffer sur home trainer chez vous pendant 15-20 minutes le temps que la température du corps ait augmenté, que la fréquence cardiaque et la fréquence respiratoire soient déjà en phase avec l’adaptation hormonale à l’effort. Pensez également à boire un peu plus sucré pendant vos sorties car lutter contre le froid fait dépenser plus de calories; et avec la vitesse de déplacement le « froid ressenti » est bien plus vif que la température réelle (recueillie sous abri … au repos)

 

Voilà pour mes conseils de terrain pour l’intersaison, que je vous souhaite excellente !!

bien cordialement,

Jean-Jacques Menuet, médecin référent de l’équipe cycliste professionnelle “Fortunéo Vital-Concept”

trop de personnes et de sportifs sont inutilement au régime pour perdre du poids !! attention aux dangers pour la santé !!

Trop de personnes inutilement au régime !!!

Il existe une vraie distorsion entre la perception que nous avons de notre poids et la réalité.

Voici quelques réflexions de terrain, adaptées au sportif, pour veiller à adapter les démarches nutritionnelles à la performance oui, mais aussi à la santé du corps et du mental …

Jean-Jacques Menuet,

–site de conseils en médecine et en nutrition du sport:  http://www.medecinedusportconseils.com/

    –site sur lequel sont mises en ligne des séances de sophrologie : http://www.seance-sophrologie.com/

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Une étude de l’Ined montre qu’en Europe 45% des personnes interrogées souhaitent perdre du poids Une étude de l’Inserm confirme ce constat : en France 70% des femmes et 50% des hommes se trouvent en surpoids.

Une véritable aubaine pour les vendeurs de rêves et de livres à succès garanti; relayés par les médias et les lobbies. Le marché de la minceur confine à l’arnaque… bouquins, compléments alimentaires, formations onéreuses de « pseudo spécialistes » En visant à tendre vers des objectifs de poids inatteignables on impose aux personnes de suivre des régimes qui sont des aberrations nutritionnelles : privations, déséquilibre alimentaire, font le lit de répercussions sur la santé physique et mentale. Je connais trop de sportifs qui ont fait les frais de ce rêve inaccessible, et qui ont payé cash : perte de puissance, carences, dérive vers des troubles du comportement alimentaire. Le sportif est une proie idéale : il veut une solution « vite et bien », sans prendre le temps de choisir la solution d’une nutrition équilibrée alliée à une réflexion sur les moyens de perdre le gras inutile, sans perdre la santé.

Un critère établi par l’OMS permet de juger si une personne est en surpoids : c’est l’indice de masse corporelle ou IMC. On calcule ce paramètre en divisant le poids par la taille au carré (taille en mètre). Autour et en dessous de 18 le patient est trop maigre, le sportif perd de la puissance, c’est obligatoire. Au-dessus de 25 le patient est en surpoids, avec un retentissement locomoteur (chevilles, genoux, bassin, dos), cardiovasculaire et métabolique. Chez le sportif, un IMC autour de 20 me paraît un bon compromis, mais chaque sportif est différent, chaque discipline sportive est différente.

Il est vrai que la réflexion pour un sportif diffère de celle pour une personne sédentaire. Il est certain que le « fameux » rapport poids/puissance est une réalité chez le sportif: pour la performance l’objectif est d’être au poids optimal avec le maximum de puissance ; c’est surtout vrai dans les sports d’endurance prolongée comme la course à pied et le cyclisme. Il faut juger en fonction de plusieurs paramètres : en cyclisme un grimpeur devra être plus « sec » qu’un gros rouleur ou un sprinter ; en course à pied l’adepte du marathon sera plus mince que le sprinteur. La composante génétique ne doit pas être occultée : certains d’entre nous ne sont pas programmés pour être secs, ou alors ce sera au prix de souffrances sur le corps et le mental. Dès l’adolescence l’orientation sportive peut tenir compte de l’analyse des paramètres taille/poids/IMC : faire du hockey sur glace ou s’orienter vers la longue distance sont 2 chemins opposés !

Une consultation auprès d’un professionnel de santé s’impose toujours ; pourquoi : certaines pathologies peuvent induire des perturbations pour le poids : par exemple un dysfonctionnement de la thyroïde, un diabète. Il n’est pas admissible que des personnes qui n’ont pas de cursus adapté s’improvisent « nutritionnistes » ; j’ai observé des catastrophes : faire perdre du poids c’est facile, maintenir un poids faible c’est beaucoup plus compliqué ; perdre du poids trop vite c’est s’exposer à des dangers ; être à un poids qui n’est pas son poids d’équilibre est une aberration qui se paye cash un jour ou l’autre.

Quel est donc le poids idéal chez le sportif ? La réflexion concerne 3 acteurs : le sportif d’abord ; l’entraîneur ensuite ; et le médecin nutritionniste ou le diététicien qui prend la précaution d’adresser aussi le sportif à son médecin. On tiendra compte des données de l’examen anthropométrique (taille, poids, IMC, % de masse grasse, masse musculaire, et de l’évolution de ces paramètres dans le temps), de l’examen médical, des données du test d’effort, du profil physiologique. Le rôle de l’entraîneur est essentiel pour fournir au médecin ou au diététicien les données de l’entraînement, et renseigner sur le profil du sportif, le calendrier sportif. Surtout chaque sportif est différent, avec des acquis nutritionnels différents, une culture, des apprentissages résultant de son enfance, de son parcours sportif, de ses habitudes, ses gouts, son mode de vie, les lieux où il consomme ses repas ; il faut respecter aussi d’autres cultures : la religion (confession musulmane par exemple), le Végétarisme par exemple. Et bien sûr le sportif ! : quel est le poids où il obtient ses meilleures sensations : le sportif doit apprendre à se connaitre, à corréler le poids avec ses sensations ; ce qui m’intéresse c’est plus de connaitre le poids du sportif quand il a de bonnes sensations, plutôt que de lui scotcher une balance dans la tête en lui demandant de se peser tous les jours.

D’un point de vue comportemental, il faut laisser la place aux propres expériences du sportif : ce qui marche, ce qui ne marche pas ; il apprendra souvent plus de ses erreurs que de nos conseils. « tiens, tu vois, sur cette course tu étais très sec, ok, mais du coup tu as explosé en vol sur le final, avec une hypoglycémie 5 minutes avant la ligne d’arrivée … »

Seule une alimentation variée et diversifiée permet d’apporter à l’organisme tout ce dont il a besoin pour être en forme, s’assurer de l’absence de carences. Pour la santé et la performance.

Les conseils nutritionnels seront corrélés au calendrier sportif : on cible les objectifs pour arriver au poids optimal le jour J.

Le sportif doit rester inséré : dans sa famille, dans son cadre social ; trop de sportifs se sont isolés, mangent seuls, alors que le repas est un espace de partage, de convivialité.

Les arnaques sont nombreuses, le sportif peut y perdre de l’argent, ce qui reste son choix et son problème ; mais surtout il peut y perdre la santé ; la santé du corps et la santé psychologique ; en clientèle je collectionne trop d’histoires dramatiques de sportifs séduits par les marchands de rêve, qui vantent le mérite du jeûne, des tisanes et autres solutions miracle. L’anorexie et la boulimie sont des issues fréquentes. Certains de mes patients en surpoids n’ont pas eu le courage et surtout n’ont pas eu la motivation de suivre mes conseils pour perdre du poids sans danger ; certains sont revenus m’annoncer avec une satisfaction à peine cachée  : « vous savez, vos conseils nutritionnels n’ont rien donné et de toute façon je n’ai pas pu suivre vos conseils sur les activités physiques, mais j’ai trouvé un médecin vachement sympa qui prescrit de la soupe aux choux, ça a super bien marché, j’ai perdu 6 kg en un mois », ou encore : « j’ai trouvé un médecin qui m’a vendu des sachets de compléments protidiques, il veut me voir tous les 15 jours, bon c’est un peu cher, mais ça a super bien marché » ces patients (ou plutôt ces proies) savent-ils que ces médecins passent auprès de laboratoires « spécialisés » des commandes, puis revendent en direct les sachets, moyennant une marge de 30% ; désolé, mais pour moi c’est de l’ARNAQUE, point.

Ne pas accepter son poids, ou viser un objectif sportif place le sportif dans un espace psychologique fragile, il est vulnérable, il va « foncer » vers la solution magique, il est en danger.

En cas de surpoids modeste, inutile de suivre un « régime » ; quelques conseils de bon sens suffiront : diminuer un peu le pain et les féculents et manger plus de légumes verts cuits ; bien déjeuner le matin avec des céréales complètes ; ne pas se resservir à table, ne pas consommer le dessert si on n’a plus faim ; manger plus de poissons ; adapter la composition des sauces ; connaître les viandes grasses et les viandes maigres ; diminuer les apports de graisses si on consomme trop de fromage ; stopper le grignotage ; placer des collations riches en fibres et en sucres à index glycémique bas ; suivre des conseils adaptés pour une activité physique ; faire ses courses après le repas ; le nutritionniste adaptera les conseils à chaque patient, chaque sportif ; l’approche sera toujours nutritionnelle et comportementale. Savoir conseiller des activités physiques et/ou sportives adaptées pour mieux « taper » dans le gras.

C’est pourquoi je déconseille l’achat de bouquins, de régimes « tout faits » : chaque cas est différent donc chaque approche est différente.

Chez le sportif l’intersaison est le lieu privilégié pour aborder la nutrition adaptée.

J’ai réuni quelques conseils de terrain pour perdre du poids sans perdre de muscle ; ces conseils pour perdre du gras ne peuvent en aucun cas remplacer une consultation de nutrition adaptée et individuelle ; il ne s’agit que de fournir des idées générales pour perdre du poids.

Voici un autre article que j’ai rédigé sur les dangers des régimes 

Mon expérience me permet de faire le tri entre les sportifs qui ont la volonté de s’engager dans une réflexion sérieuse en phase avec la santé, et ceux qui veulent du rêve ; le praticien mouillera le maillot pour les premiers, tandis que pour les autres souvent il est inutile de bouleverser leurs croyances et leurs certitudes ; très souvent ils paieront leurs erreurs, parfois à court terme, mais le plus souvent à moyen ou long terme : reprise de poids (le « yoyo »), installation de troubles du comportement alimentaire.

Parfois un complément intéressant est représenté par la sophrologie ; il peut être utile de conseiller au sportif de recourir à cet outil qu’est la sophrologie : pour entretenir une motivation, et pour viser un objectif compatible avec la santé ; voici par exemple une séance de sophrologie que je propose pour aider à perdre quelques kilos inutiles, mais l’objectif de cette séance est de terser cette technique ; si le sportif pense que ça peut être au atout, alors je conseille une approche individuelle : il pourra contacter un praticien formé à la sophrologie pour compléter sa démarche nutritionnelle.

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J’anime ce site de conseils en médecine du sport et en nutrition du sport sur lequel vous trouverez environ 400 articles, mais également je propose sur un autre site

https://www.seance-sophrologie.com/

des séances de sophrologie à télécharger pour prendre en charge des maladies psychosomatiques avec par exemple une séance de sophrologie pour calmer la colopathie fonctionnelle, des séances de sophrologie contre la migraine, des techniques pour apaiser le stress, des séances de sophrologie pendant la grossesse, des séances de sophrologie pour mieux dormir ; vous pouvez également télécharger des séances de sophrologie pour préparer un concours ou un examen, trouver des conseils pour augmenter la mémoire. Je propose également des séances de sophrologie pour l’arrêt du tabac, et de nombreux autres thèmes.

Le coût pour télécharger ces nombreuses séances est modique ; le webmaster qui gère le site doit gérer fort logiquement des frais ; mais pour tester gratuitement cet outil qu’est le travail du mental je propose une séance gratuite de sophrologie, dont l’objectif est d’apprendre à calmer le stress, à maîtriser les tensions.

J’ai conçu des séances de sophrologie à télécharger pour travailler le mental chez le sportif, par exemple de la  sophrologie pour le cycliste, des séances pour le travail du mental du joueur de tennis, des séances de sophrologie à télécharger pour le joueur de foot, etc. etc. Lorsque les charges d’entraînements  sont importantes, une technique me semble utile pour le sportif pour mieux récupérer : il s’agit de la microsieste, cette technique est également utile si l’étudiant en période de révisions est obligé de réduire son sommeil : grâce à la microsieste il pourra ainsi mieux récupérer et réparer les conséquences d’un sommeil insuffisant.

 

Jean-Jacques Menuet,

–site de conseils en médecine et en nutrition du sport:  http://www.medecinedusportconseils.com/

    –site sur lequel sont mises en ligne des séances de sophrologie : http://www.seance-sophrologie.com/

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dopage dans le cyclisme, l’avis d’un médecin d’équipe cycliste professionnel

Comme d’habitude le Tour aura été marqué par les interventions médiatiques de quelques pseudo « sommités » du « milieu » qui à force d’explications et de calculs savants sur les watts et autres paramètres auront tenté de décrédibiliser ce sport, alors que certains d’entre eux  en ont été des acteurs, et pas toujours « irréprochables » ; certains ont perdu la mémoire. Peut-être dans leurs intentions un soupçon de composante franchouillarde hostile aux vilains étrangers qui viennent voler le pain des français ; car n’oublions pas notre travers : « nous avons le meilleur fromage du monde, le meilleur vin, le meilleur pain, et nous sommes les meilleurs amants !! »

Mon regard de médecin de terrain me fait affirmer que la lutte contre le dopage a progressé et progresse encore. Grâce à qui :

-Aux Instances : le code de l’AMA 2015, les nombreux contrôles urinaires et sanguins, les initiatives du MPCC et de la FFC ;

-Grâce aux coureurs car j’assure que pour leur très grande majorité ils font leur métier proprement ; ils ont des familles, des enfants, ils respectent une éthique. Leur vie de sportif de haut niveau n’est qu’un passage dans leur vie d’homme.

-Aussi grâce aux Managers et aux Sponsors.

-Et oui, aussi grâce aux médecins d’équipes, qui sont à l’écoute de la santé des coureurs même si bien sûr la médecine de la performance nécessite une expérience pour assurer une prévention et une prise en charge rapide des pathologies, et la maîtrise des contraintes du sport de haut niveau.

Je ne cherche pas à convaincre ceux qui sont persuadés que mon discours est faux et confine à la « langue de bois » ; ils sont persuadés que pour faire le Tour les gars sont obligatoirement dopés. Laissons-leur croire cela ; juste qu’ils changent de chaîne de télé et qu’ils ne soient pas sur le bord des routes.

Bien évidemment que je ne suis pas dupe et qu’assurément il reste des coureurs qui trichent ; le dopage est inhérent au sport, de haut niveau comme de « bas » niveau ; pour gagner un filet garni et être champion du monde de son village un sportif peut déraper. Rien n’est tout blanc ou tout noir. Juste je dis que la grande majorité des coureurs jouent le jeu.

Mon discours aux coureurs qui jouent le jeu de l’honnêteté est simple: si certains coureurs trichent, ne vous laissez pas polluer par cette idée; “continuez votre passion, continuez votre engagement; si vous avez du talent, faites tout pour optimiser ce talent; restez motivés, concentrés, menez votre vie, point barre; et il y aura toujours des gens pour respecter votre engagement”

En tant que médecin je ne me suis jamais permis de juger  quelqu’un ; et je reste persuadé qu’à côté de la répression dissuasive du dopage la meilleure prévention est de comprendre, de décrypter, d’être à l’écoute des instants de fragilité d’un sportif qui peut être tenté de basculer : une fin de carrière où bientôt les lumières vont s’éteindre, le sportif qui veut revenir plus vite après une blessure, un égo surdimensionné, une vie sentimentale et émotionnelle un peu agitée, un cadre de vie à 100% occupé par son sport, une tendance aux addictions. L’accompagnement psychologique des sportifs n’est pas suffisant. Un espace d’écoute bienveillante doit leur être proposé, de façon plus attentive. Le choix d’intervenants de terrain disponibles, attentifs, qui ne sont pas là pour « exister » et dire qu’ils font alors qu’ils ne font pas grand-chose. Le profil des assistants, des kinés, des mécanos, des directeurs sportifs ; savoir créer une ambiance, une « famille », un espace pour un épanouissement du coureur. Des salaires décents pour que les « petits » coureurs puissent faire vivre leur famille. Leur fournir aussi les outils pour une formation professionnelle après le sport et une reconversion de qualité. De nombreux coureurs savent maintenant s’entourer de professionnels qui gèrent leur carrière et leur reconversion. Mon expérience du terrain m’amène à énoncer ces éléments de prévention.

Egalement vous trouverez sur ce site des séances de sophrologie à télécharger, pour le travail du mental du sportif, en particulier du cycliste.

Bien à vous tous et merci pour votre fidélité

Jean-Jacques

étape Saint-Jean de Maurienne – La Toussuire; chronique du médecin de l’équipe Bretagne Séché Environnement: “sale temps pour les gros …”

La chronique du dok de l’équipe Bretagne-Séché-Environnement, 19ème étape, pas un seul mètre de plat sur les 138km entre Saint-Jean de Maurienne en La Toussuire les Sybelles ; sale temps pour les gros … Départ 13h25

Cette étape va faire très mal … le format est très dense et compact.

Dès le départ les coureurs montent le col du Chaussy, ascension inédite sur le Tour ; puis une descente très technique, puis la Croix de Fer, puis le col du Mollard, et enfin (oufff) la montée à la Toussuire. Le spectacle est assuré, le soleil est là, espérons que les bretons agiteront les drapeaux au bord des routes, si un de nos coureurs est échappé ; je ne vous donne pas son nom, mais un de nos coureurs connaît très bien cette étape, et il est motivé …

Ainsi que je l’ai déjà exposé, de nombreux coureurs présentent une « hyperréactivité bronchique » c’est à dire que pendant l’effort la bronche s’enflamme et sécrète. Et si dès le départ de la course une bosse se présente à tous les coups la bronche va spasmer, donc moins d’oxygène inspiré, donc muscles moins oxygénés, donc les pattes vont toxiner voire « exploser ». 2 de nos coureurs sont concernés par cette problématique ; depuis 2 jours ils sécrètent beaucoup, le traitement médical consiste en une prescription d’antibiotique car les sécrétions sont infectés, et surtout ils bénéficient de séances de kinésithérapie respiratoire : avant le petit déjeuner, avant le départ, puis avant le coucher. D’un point de vue sportif j’ai demandé aux Directeurs Sportifs de veiller à ce que ces 2 coureurs puissent s’échauffer avant le départ ; non pas sur home-trainer car il fait déjà chaud ce matin et il n’est pas question de perdre un litre d’eau avant le départ ! Mais ils iront rouler sur route pendant 20-25 minutes avant le départ.

Pour la nutrition, j’ai adapté les menus en augmentant les apports en protéines; sur les étapes de montagne la dépense énergétique est assurée par la lipolyse (combustion des lipides en présence d’oxygène), la glycolyse (combustion des glucides en présence ou sans présence d’oxygène selon l’intensité), et par la combustion des acides aminés; les acides aminés sont les constituants des protéines. En gros, sur une étape de plat on évalue que les apports énergétiques sont assurés 55 à 60% par les lipides, 35 % par les glucides, moins de 5% pour les acides aminés; en montagne les pourcentages sont plutôt 55-35-10; mais tout dépend du profil du coureur (rouleur grimpeur ou sprinter), de son niveau d’entraînement (plus il a travaillé le foncier plus il est capable de “taper” dans ses lipides pour économiser ses réserves épuisables musculaires et hépatiques de glucides), sans oublier l’aspect génétique: certains sportifs sont nés pour faire de l’endurance, d’autres pour faire de la résistance, d’autres pour faire du sprint.

Pas d’autres soucis médicaux pour moi : bien sûr les périnées souffrent, les gars appliquent un mélange de pommades le soir avant le coucher pour décongestionner et désenflammer la peau. Certains ont présenté des ampoules aux pieds mais le problème est résolu. Depuis une chute qui date de 10 jours un de nos coureurs a très mal à une côte ; je me suis assuré en lui faisant passer une radio qu’il n’y avait pas de fracture ; et quand bien même il y aurait eu une fracture, il serait resté sur la course; on ne laisse pas tomber le Tour comme ça, l’obsession des gars est d’arriver à Paris; j’ai demandé à notre kiné-ostéo de strapper la région concernée pour atténuer la mobilité des côtes et muscles intercostaux, car en hyperventilant bien sûr que les côtes et les muscles intercostaux sont mis à mal …

Voilà pour les news du jour

Bien à vous, et merci pour votre fidélité; le site comptabilise 5.200.000 connexions depuis sa création en 2009, sympa !! Il est vrai que j’ai passé “quelques” heures à rédiger plus de 400 articles sur la médecine et la nutrition du sport, en livrant mes “recettes” de terrain. Ce site n’a pas pour vocation d’être un “haut lieu” de la Toile du net, à la pointe de la science et de la physiologie, juste j’essaye de faire partager mon expérience et celle des sportifs qui me font confiance. De nombreux sites médicaux ou de physiologie évoquent des sujets de façon plus scientifique.

Jean-Jacques

Egalement vous trouverez sur ce site des séances de sophrologie à télécharger, pour le travail du mental du sportif, en particulier du cycliste.

Tour de France le suivi médical de l’équipe Bretagne-Séché-Environnement

Lundi 20 juillet, voici ma chronique quotidienne en tant que dok de l’équipe Bretagne Séché Environnement sur ce Tour de France 2015.

Il s’agit de mon 10ème Tour de France, je dispose d’éléments de terrain qui me font affirmer que ce Tour est très dur pour les coureurs ; trop dur peut-être ? Pourquoi :

  • La première semaine a été marquée par des chutes et donc des dégâts physiques, mais aussi une grosse tension psychologique, la peur de tomber.
  • La chaleur : canicule et santé ne font pas bon ménage. Les muscles chauffent, les pertes en eau et en minéraux sont importantes, l’air inspiré brûle les bronches, le système veineux est mis à mal.
  • De nombreuses équipes comptent des coureurs malades : l’usage abusif de la climatisation, la fragilisation des organismes au fil des jours car les défenses immunitaires baissent ; les descentes sous la pluie et le froid (relatif) lors de la 10ème étape.
  • L’intensité de la course : hier plus de 47 km/h sur la 1ère heure de course, puis les Katusha ont roulé pendant toute l’étape, pas un moment de répit ; il parait que c’était une étape de transition …
  • L’absence d’étapes de transition entre le tryptique pyrénéen et les Alpes : hier l’étape a été terrible et a failli surprendre le gruppetto qui à quelques minutes près pouvait rentrer à la maison …

Mon avis en tant que médecin pour adoucir la course :

  • Raccourcir quelques étapes
  • Structurer une journée de repos en plus, ou remplacer à mi-Tour une étape par un « critérium » de moins de 100 km, en fin de journée, sur un circuit en ville, succès garanti pour le public.
  • Et surtout concevoir de vraies étapes de transition.

La dernière semaine du Tour débute, avec des soucis classiques :

  • Les périnées sont enflammés, mais les mesures de prévention mises en place limitent vraiment les dégâts : toilette locale avec un savon liquide « Saforelle », application de pommades le soir au coucher (mélange de Bépanthen, Homéoplasmine, Biafine) ; le sèche-linge automatique dont on dispose ne « cuit » pas les cuissards, et les lessives sont peu agressives. On n’utilise pas d’assouplissant.
  • Aucune tendinite ni souci musculaire ; cela résulte d’une étroite collaboration entre les médecins du vélo (les mécanos !), nos kinés, nos assistants, notre ostéo, et moi. Dès la moindre alerte on échange et on cherche la cause avant de foncer sur un traitement médical, même si ce dernier s’impose parfois.
  • Les pieds souffrent : 2 coureurs ont des ampoules ; quelques cors aux pieds s’enflamment ; des soins locaux et des pansements adaptés permettent de gérer.
  • La fonction ventilatoire se dégrade au fur et à mesure des étapes ; d’abord parce que les bronches s’enflamment ; ensuite parce que la fatigue musculaire limite le travail des muscles respiratoires (on ne respire pas qu’avec les bronches…): les muscles intercostaux, les épaules, les abdominaux, le diaphragme. Je surveille les spirométries pour adapter les traitements des coureurs concernés par un asthme d’effort (plutôt dénommé hyperréactivité bronchique) ; le soir nos coureurs font quelques exercices respiratoires sous la surveillance de notre ostéo.
  • Les allergies concernent quelques coureurs et les allergènes présents dans le sud de la France sont parfois agressifs ; j’adapte les traitements : anti-allergiques par voie orale ; anti-allergiques par voie locale.
  • Le retour veineux des membres inférieurs se dégrade ; je remets des phlébotoniques type Diosmine ; les gars font de la cryothérapie et de la pressothérapie le soir ; les assistants et les kinés terminent le massage par des techniques de drainage veineux. Les jambes sont surélevées pendant le sommeil.
  • L’état d’hydratation est surveillé avec 2 outils : la balance, la pince à masse grasse (qui mesure les plis cutanés), et j’ai recours à des analyses d’urines par bandelettes réactives. Le poids des coureurs se maintient ; grâce aussi à la nutrition adaptée que nos 2 cuisiniers et moi-même mettons en place.
  • Pour l’instant, pas un seul de nos coureurs n’a présenté d’épisodes ORL ou bronchiques ; des mesures préventives (pas de clim abusive, vitamines et anti-oxydants à visée immuno-stimulante) contribuent probablement à ce bon résultat.
  • Les estomacs souffrent un peu pour quelques coureurs, avec un RGO (reflux gastro œsophagien ) ; pendant la course les boissons sucrées agressent l’estomac ; on gère les apports en conseillant 2 produits sucrés puis un produit salé (barres de céréales salées, part de cake salé, etc.)
  • Le sommeil se dégrade ; je rappelle quelques conseils pour mieux dormir dans cet article. S’ils le souhaitent les coureurs disposent d’un enregistrement audio que j’ai réalisé, pour une séance de sophrologie d’une quinzaine de minutes. Ils ont la séance sur leur ordinateur ou leur téléphone.

Pour l’instant le seul gros problème que j’ai rencontré est la sévère gastro-entérite qu’a présentée Pierre-Luc PERRICHON ; ce souci digestif a failli le renvoyer à la maison avant le départ du Tour ; 2 jours avec 40° de température et une forte diarrhée liquide ; ce coureur a fait preuve d’un courage et d’une détermination qui inspirent le respect. A ce jour il est le coureur qui s’est le plus montré sur les échappées. Probablement que le facteur mental a été déterminant. Je lui remettrai à Paris le communiqué médical que j’avais préparé au cas où on décidait de le renvoyer à la maison la veille du départ du Tour …

 

Comme la plupart des gens qui aiment le vélo, j’ai beaucoup de respect pour ces coureurs ; je sais comment ils se battent ; quelques internautes me chatouillent régulièrement en sous-entendant que le médecin d’équipe dope ses coureurs ; mon intention n’est pas de les convaincre, qu’ils gardent leurs certitudes ; juste de leur dire que s’ils n’aiment pas le vélo ils peuvent changer de chaîne de télé ; je sais ce que je fais, et à ce jour j’ai confiance dans « mes » coureurs ; mon discours est aussi de faire passer ce message aux coureurs  : même si le dopage existe encore probablement, cela ne doit pas les démotiver, leur servir d’ « alibi » ; ils doivent continuer à vire leur passion, à s’entraîner, à faire le maximum avec leurs moyens. Dans notre équipe la performance n’est pas le seul objectif du Staff dirigeant ; la volonté est que les coureurs vivent une belle tranche de vie dans cette équipe, qu’ils mouillent le maillot, dans le respect des valeurs.

Si je résume l’esprit ce cet article consacré au suivi médical : c’est la collaboration de tout le staff qui permet la prévention et la prise en charge des pathologies : les mécanos, les cuisiniers, les assistants, les kinés, l’ostéo, et le doc. Sans notion de hiérarchie, juste un esprit de collaboration et d’échange où seul l’intérêt du coureur prime. J’aime comparer un grand Tour à la caravane d’un cirque qui parcourt la France, on vit tous une belle expérience de partage des joies et des peines, qui constitue un réel enrichissement personnel.

 

Egalement vous trouverez sur ce site des séances de sophrologie à télécharger, pour le travail du mental du sportif, en particulier du cycliste.

Demain c’est la journée de repos, pour l’instant les coureurs pédalent sous la cagna ; courage à eux ; à demain ; bien à vous ;

Jean-Jacques Menuet

cyclisme et canicule, tous les conseils contre le feu aux pieds; chronique du dok de l’équipe cycliste BSE sur le Tour de France 2015

–site de conseils en médecine du sport: http://www.medecinedusportconseils.com/

–site sur lequel peuvent être téléchargées des séances de sophrologie adaptées au sport: http://www.seance-sophrologie.com/ 

Samedi 18 juillet, la chronique du dok de l’équipe Bretagne Séché Environnement sur le Tour de France 2015 ; 14ème étape Rodez Mende ; bonne nouvelle il va faire « moins » chaud, juste 30 degrés au lieu de 40 hier !! Les coureurs n’auront pas le temps d’apprécier de superbes paysages, les gorges du Tarn ; l’arrivée est marquée par une bosse de 3 km à 10%

Il a donc encore fait très chaud sur l’étape d’hier ;pour les nouveaux venus sur mon site je vous renvoie à nouveau sur mon article sur la canicule (voici également un autre article avec tous les conseils sur comment gérer la chaleur quand on fait du sport) ; hier dès l’arrivée les coureurs sont passés à la baignoire !! J’avais demandé aux assistants de préparer des bains d’eau froide avec 20 kg de glace par baignoire ; les coureurs se mettent à genou dans l’eau, et restent 4-5 minutes, avant de passer au massage ; rien de révolutionnaire dans cette technique, mais c’est un bon moyen pour refroidir les muscles qui ont chauffé, et pour stimuler le retour veineux ; Avant le départ le coureur doit consommer une boisson minéralisée, par petites quantités, pendant les 2 heures qui précèdent le départ.

Les périnées souffrent avec la chaleur et la transpiration salée ; de plus les coureurs s’arrosent et donc les cuissards sont trempés.

Hier environ 20 bidons ont été consommés par chaque coureur : pour moitié des bidons de boissons sucrées et minéralisées, pour moitié simplement de l’eau.

Pourquoi les coureurs s’arrosent avec de l’eau : pour rafraîchir bien sûr, et pour rincer le sel. Les zones qui régulent la chaleur : le front, la nuque.

Le « feu aux pieds » : dans la chaussure le pied gonfle car le retour veineux se fait moins bien quand il fait chaud ; quels conseils contre le feu au pied ? Lorsqu’il fait chaud, deux sports sont concernés par le « feu aux pieds » : le foot et le cyclisme ; car la chaussure est serrée, et quand il fait chaud pendant l’effort les veines ont du mal à remonter le sang, elles se dilatent, donc le pied gonfle, les veines seront alors encore plus comprimées, le retour veineux se fait encore moins bien, cercle vicieux …. ; bien sûr le cycliste par exemple va desserrer sa chaussure, parfois l’arroser avec de l’eau ; l’arrivée des semelles en carbone majore cet effet de la chaleur. Porter des chaussures blanches ou de couleur claire est préférable ; bien sûr ne pas porter des chaussures trop serrées ; pour les coureurs qui portent des semelles orthopédiques veillez à ce que le revêtement plantaire de ces semelles soit adapté à la chaleur (voir avec votre podologue avant les mois d’été) ; les chaussettes en coton sont mieux tolérées que les tissus synthétiques. Des chaussettes spécifique « chaleur » proposent un tissage adapté au niveau de la voûte plantaire pour stimuler le retour veineux pendant l’effort. ; les chaussettes en coton sont mieux tolérées que les tissus synthétiques ; on peut s’appliquer à travers la chaussette un spray froid (« bombe de froid ») ; asperger les mollets avec de l’eau ; dès le retour de l’entraînement ou l’arrêt de la course, poser les pieds sur des coussins de gel froids mais NON glacés (attention aux brulures avec le froid !) ; arrivé à l’hôtel ou à la maison : passer les jambes avec de l’eau bien froide et masser les mollets avec une éponge ; bien sûr la cryothérapie (dont nous disposons dans notre équipe) est efficace : sous la forme de manchons placés au niveau des jambes (cuisses et mollets) dans lesquels circule une eau à 3° de température, couplée à un massage de compression alternative : ces « bottes » associent donc cryothérapie et drainage veineux.

Si des internautes ont des astuces ou conseils qui marchent bien dans ce problème du « feu aux pieds », n’hésitez-pas à préciser ces conseils en laissant un commentaire !! un grand merci

Après une étape de forte chaleur les apports en minéraux sont essentiels : potassium, magnésium, zinc, cuivre, et bien sûr sodium.

Je vous propose que l’on se retrouve demain ; ou ce soir si j’ai d’autres infos intéressantes à vous livrer !

Bonne journée et merci pour votre fidélité sur ce site

Jean-Jacques

 

Bien à vous, et on se donne rendez-vous demain !

Egalement vous trouverez sur ce site des séances de sophrologie à télécharger, pour le travail du mental du sportif, en particulier du cycliste.

Jean-Jacques Menuet

 

Chronique du 17 juillet 2015 sur ce Tour de France où je suis présent en qualité de médecin de l’équipe cycliste « Bretagne-Séché-Environnement » ; les allergies et l’asthme

Chronique du 17 juillet 2015 sur ce Tour de France où je suis présent en qualité de médecin de l’équipe cycliste « Bretagne-Séché-Environnement »

Aujourd’hui, 13ème étape, les coureurs vont parcourir 198 km entre Muret et Rodez ; ces derniers jours le tryptique pyrénéen a marqué les organismes ; les coureurs vont pouvoir souffler un peu sur cette étape dont l’arrivée devrait se disputer entre les sprinters ; mais pas pour un gros sprinter (je parle du poids) car l’arrivée est en bosse ; je me risque à prévoir la victoire de Peter Sagan. Ou bien un coureur de notre équipe : on est vendredi et c’est la 13ème étape …

Hier sur l’étape qui arrivait au Plateau de Beille (sous l’orage …) notre leader Eduardo Sepulveda a eu un comportement très honorable, au classement général il pointe à la 20ème place.

Ma chronique d’aujourd’hui est consacrée au sportif allergique, notamment le cycliste.

Au repos on respire environ 5 litres d’air, pendant l’effort maximal le coureur peut respirer jusqu’à 40 fois plus de volume d’air ; du coup le coureur cycliste inhale et respire 40 fois plus de pollens, les émanations du bitume qui fond sous la chaleur, les gaz d’échappement des voitures du peloton, les microparticules de la pollution des villes, des usines, etc.

Il y a quelques années l’idée trainait que les cyclistes prenaient de la Ventoline pour se doper, qu’ils étaient tous asthmatiques ; des études récentes ont démontré que pendant l’effort la muqueuse des bronches s’enflamme : on parle alors d’hyperréactivité bronchique, c’est à dire que la bronche s’enflamme et se resserre pendant l’effort ; bien sûr pas chez tous les cyclistes, mais les statistiques attestent que 50 à 60% des cyclistes sont concernées par cette problématique de santé ; dans cet article je détaille avec beaucoup d’attention le mécanisme de l’asthme d’effort chez le sportif, les moyens de le dépister, les traitements et les conseils que l’on peut proposer, en phase avec l’éthique médicale et sportive ; traitement médical mais aussi exercices respiratoires (on ne respire pas qu’avec les bronches mais aussi avec son diaphragme, les muscles intercostaux, les abdos, les épaules), et conseils pour l’entraînement, l’échauffement ; le médecin est là pour soigner, n’en déplaise aux détracteurs du sport. Le dépistage et la surveillance sur le terrain sont essentiels : une spirométrie réalisée pendant l’intersaison doit être corrélée à des spirométries faites avant et après l’arrivée des courses, pendant toute la saison, en particulier pendant les périodes d’exposition aux pollens.

Cet asthme d’effort est donc lié à la réactivité de la bronche pendant l’effort, et il peut être amplifié par une composante allergique ; également un élément doit être pris en compte : l’existence éventuelle d’un « RGO » = un reflux gastro œsophagien c’est à dire que de l’acidité présente dans l’estomac remonte dans l’œsophage et quelques gouttes d’acide peuvent retomber dans le pharynx la trachée et les bronches et participer à l’entretien d’un asthme ; il est donc essentiel de rechercher cette composante digestive et de la prendre en charge avec un traitement et des recommandations adaptées.

Sur un Tour de France le coureur change bien sûr de région au fur et à mesure des étapes ; et donc l’exposition aux pollens varie chaque jour en fonction d’un véritable « calendrier pollinique ; des sites sur le net proposent des cartes géographiques évolutives des pollens et graminées avec des mises à jour régulières, détaillent les pics de ces allergènes, et aussi l’analyse de la qualité de l’air. Chaque jour je suis attentivement ces données pour adapter la prise en charge pour les coureurs concernés par les allergies.

J’expose dans cet article la relation sport/allergies, comment dépister une allergie, les conseils pour lutter contre les allergies, etc.

Egalement vous trouverez sur ce site des séances de sophrologie à télécharger, pour le travail du mental du sportif, en particulier du cycliste.

Merci pour votre fidélité,

A très vite,

Jean-Jacques

12ème étape du Tour de France 2015, chronique du médecin de l’équipe cycliste Bretagne-Séché-Environnement

12ème étape du Tour de France 2015, chronique du médecin de l’équipe cycliste Bretagne-Séché-Environnement

Aujourd’hui étape Lannemezan-Plateau de Beille, 195 km, départ 11h10 ; Le Plateau de Beille …. 16 km à près de 8% …. craint par tous les coureurs, car c’est avec le Mont Ventoux le col le plus difficile, bien plus exigeant que la mythique montée de l’Alpe d’Huez. Qui attaquera Froome ? Je mets une pièce sur Nairo Qunitana aujourd’hui.

Hier les organismes ont souffert ; la température élevée a fait des dégâts : l’air est chaud à respirer, il brûle les bronches, le bitume fond et revoit sur les jambes une température de 60 à 70 degrés !! La roche fait office de miroir et de radiateur … Les coureurs ont bu 12 à 15 bidons : des boissons à la fois sucrées et minéralisées ; notre cuisinier avait comme tous les jours préparé des cakes salés ; quand il fait chaud on transpire plus ; un litre de sueur contient au moins 1 gramme de sel, du coup la boisson doit contenir 1 gramme de sel par litre ; sinon le processus de déshydratation augmente ; de même je conseille d’alterner 2 apports sucrés (barres, gels, etc.) et 1 apport salé (notre cake, mini-sandwichs salés, etc.)

Le système veineux des membres inférieurs est mis à mal (avec la chaleur les « tuyaux » se dilatent, c’est la même chose pour les veines) ; l’occasion de rappeler les conseils les trucs et les astuces pour améliorer la circulation veineuse, les conseils contre les jambes lourdes : comment prendre en charge le retour veineux quand il fait chaud, voici mon article « veines et sport »

Après l’étape le transfert pour rallier l’hôtel a duré 2 heures ; 7 des coureurs étaient dans le bus, 2 sont repartis en voiture ; l’occasion pour moi de gérer les aspects médicaux dans le bus : récupération en minéraux et électrolytes, discussion, prise en charge des problèmes éventuels : périnées échauffés, un genou douloureux, un pansement à refaire ; analyse des urines à la bandelette pour quantifier la densité des urines, le PH urinaire, voir si les gars ont perdu des protéines. Intervenir très vite, immédiatement,  sur le moindre souci : un ongle qui commence à s’incarner, un début de rhume, un bouton de fièvre labial, une ampoule à un orteil, une acidité dans l’estomac, etc etc

Du coup les coureurs sont passés à table vers 22 heures, après les massages ; ils ont bénéficié de soins de pressothérapie (bottes), et de cryothérapie pour certains.

Aujourd’hui une terrible journée les attend ; 195 km d’une étape très dure ; ils ne le disent pas forcément, mais l’inquiétude se lit sur certains visages, inquiétude masquée par leur sourire habituel, leur gentillesse.

Car oui le coureur cycliste, même quand il a mal, même quand il est mal, et bien lui il sourit …

Ce n’est pas pour rien que je respecte au plus haut point le sportif, et tout particulièrement le coureur cycliste et le boxeur: “ils en prennent plein la gueule” et … ils sourient.

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Merci pour votre fidélité ; chaque jour plus de 10000 internautes suivent cette chronique