NUTRITION ET CORPS CETONIQUES ? C’EST QUOI, POURQUOI ? COMMENT ? DANGERS ? La « mode » des corps cétoniques !! militaires et sportifs même combat ?

Rien de nouveau ni de révolutionnaire …, les premières recherches ont été menées dès les années 1970 par des scientifiques missionnés par l’armée américaine pour booster ses soldats au niveau physique (amélioration des capacités d’endurance) et mental (amélioration des fonctions cognitives) !! Une boisson « secrète », à base de précurseurs de corps cétoniques avait été conçue et proposée aux militaires, puis logiquement … aux sportifs ; dont une rameuse britannique qui fait l’éloge de cette technique. Le milieu du cyclisme professionnel compte également quelques adeptes. Les recherches ont été menées en Angleterre…

Les corps cétoniques sont des éléments qui sont fabriqués par le foie, à partir des graisses, dans deux situations : soit lorsque l’organisme est à jeun, soit lorsque le sportif est soumis à un régime riche en aliments gras et pauvre en glucides ; effectivement ces corps cétoniques représentent un bon carburant pour le muscle pendant l’effort ; une « petite » précision d’emblée : un patient diabétique peut mourir d’un coma lié à la trop grande production de corps cétoniques (= le coma acido-cétosique) : donc adopter une stratégie nutritionnelle pour favoriser l’utilisation des corps cétoniques est loin d’être anodin, et cela relève des compétences d’un nutritionniste expérimenté. Avec une limite éthique : doit-on manipuler l’organisme pour le seul objectif de la performance ? Pour ma part je suis hostile à toute stratégie qui détourne la science vers l’objectif de la performance dès lors qu’il y a un risque pour la santé du sportif. Et clairement il y a danger. D’autre part je me rappelle d’un fameux médecin qui annonçait dans les années 90 que les nombreux succès engrangés par l’équipe cycliste dans laquelle il travaillait étaient liés à un secret : la cuisson des pâtes (« al dente »)!!!!!!!!!  … Un train peut en cacher un autre….

Rappel : pendant l’effort d’endurance prolongée les muscles ont à leur disposition plusieurs types de carburant: 1/ LES LIPIDES (= la lipolyse) qui en présence d’oxygène permettent le maintien d’un effort d’endurance d’intensité moyenne, pendant une durée quasi illimitée (les réserves de graisses stockées dans notre organisme sont inépuisables) 2/ LES GLUCIDES (= la glycolyse) dont la combustion se produit soit en présence d’oxygène (= glycolyse aérobie) pour un effort d’intensité moyenne à élevée, soit sans présence d’oxygène (= glycolyse anaérobie) pour un effort d’intensité élevée avec alors production d’acide lactique; avec un gros “problème”: les réserves de glucides sont épuisables, on ne peut en stocker qu’une quantité limitée avant l’effort; si bien qu’il faut constituer un stock de glucides avant l’effort (nutrition des heures qui précèdent), entretenir le carburant glucidique pendant l’effort (= nutrition pendant l’effort) puis reconstituer le réservoir glucidique après l’effort (nutrition). 3/ Les acides aminés (qui sont les constituants des protéines. En moyenne, suivant le profil génétique du sportif et surtout suivant les modalités des entraînements auxquels il est soumis, et suivant l’intensité de l’effort,  la répartition de l’utilisation de ces 3 carburants pendant l’effort d’endurance est: 40-45% pour les glucides, 50 à 55% pour les lipides, 2 à 5% pour les acides aminés. L’objectif pendant l’effort est d’économiser  l’utilisation des glucides pour pouvoir garder des ressources pour la fin de l’effort d’endurance. Y aurait-il un autre carburant capable d’épargner et de retarder l’utilisation des glucides ?? OUI !!, ce carburant “supplémentaire” est représenté par les corps cétoniques.

Dans cet article je vais tenter de développer plusieurs réflexions, avec le double regard de médecin et de nutritionniste du sport ; mais également de médecin du sport présent sur le terrain du haut niveau donc concerné par la recherche de la performance.

 

1/ La « stratégie nutritionnelle des corps cétoniques » c’est quoi ? Quel est l’intérêt nutritionnel théorique :

-Pendant l’effort les corps cétoniques représentent un carburant intéressant, car utilisé plus facilement et plus rapidement par les muscles le cœur les reins et le cerveau si on compare avec l’utilisation des glucides

-Ils représentent donc un carburant complémentaire et performant pendant l’effort d’endurance prolongée

-En brulant ce carburant, les muscles épargnent leurs réserves de glucides (car ces réserves glucidiques sont épuisables) et donc sur un final musclé le sportif aura encore des réserves glucidiques. L’effort intense pourra être soutenu plus longtemps.

-Pendant l’effort l’utilisation des glucides génère une production d’acide lactique ; l’utilisation des corps cétoniques freinant l’utilisation des glucides il y aura logiquement moins de production d’acide lactique pendant l’effort.

-La production de corps cétoniques (et/ou la consommation d’une boisson riche en précurseurs de corps cétoniques) a une action « coupe-faim », et donc le sportif mange moins et maigrit plus facilement.

-Pendant l’effort l’utilisation des corps cétoniques améliore la contractilité du muscle cardiaque et diminue la consommation d’oxygène, d’où un intérêt dans l’activité d’endurance prolongée.

 

2/ Comment stocker des corps cétoniques avant l’effort ?

  • En soumettant l’organisme à des périodes de jeûne
  • En proposant à l’organisme des diètes riches en aliments gras mais pauvres en glucides
  • Ou mieux en proposant la « fameuse » boisson (qui contient des précurseurs des corps cétoniques ») pendant les périodes de jeunes, limitant ainsi les conséquences d’une alimentation qui apporte trop de graisses. Cette boisson (dénommée « Delta G ») représente un coût élevé : 2700€ le litre … Elle est commercialisée en Grande Bretagne.
  • Je ne développe pas plus le protocole, le danger étant réel pour la santé si le sportif n’est pas encadré. Pour ma part je propose une stratégie partielle, qui respecte la santé du sportif.

 

3/Pourquoi cela peut-il être dangereux ? En consultation je constate les dégâts de cette « mode des corps cétoniques » : des sportifs qui ressemblent à des cadavres, parce qu’ils accumulent les périodes de jeunes et de privations, ils ont perdu le sourire ; des sportifs qui oublient que le meilleur carburant du muscle ça reste les glucides (apports avant pendant et après l’effort) Des « pseudo-nutritionnistes » surfent sur cette mode pour proposer des stratégies hasardeuses et approximatives. Certains médias relayent et encouragent cette mode. « Jouer » avec cette stratégie expose à des dangers métaboliques si les corps cétoniques sont produits en quantité trop importante : une toxicité parfaitement connue pour les reins et pour le cerveau, sans oublier les conséquences délétères sur l’équilibre psychologique. Je préfère un sportif qui poursuit sa carrière jusqu’à 40 ans parce qu’il ne s’est pas soumis à de trop grandes privations et à une rigueur nutritionnelle excessive, qui a respecté son corps, qui a bénéficié d’une nutrition certes cohérente mais qui respecte un élément essentiel : le plaisir. Plutôt qu’un sportif au regard triste et qui ressemble à un cadavre ; on en reparle dans quelques années.

 

4/ Pourquoi je considère que l’éthique sportive n’est pas respectée :

  • Sélection par l’argent pour les sportifs qui consomment la boisson (2700€ le litre …)
  • Il existe un risque avéré ou potentiel sur la santé du sportif
  • La stratégie augmente la performance sportive (2% de performance aérobie selon les études britanniques) en proposant une manipulation physiologique de l’organisme

 

4/ Comment exploiter cette « théorie des corps cétoniques » en respectant la santé du sportif : chaque sportif est différent ; une prise en charge cohérente ne peut être proposée que par un professionnel de la santé, formé à la nutrition du sportif et soucieux avant tout de la santé du sportif. Il m’arrive de proposer « à minima » cette stratégie en proposant pendant le mois qui précède un objectif sportif un programme nutritionnel qui effectivement privilégie certains aliments gras, qui corrèle les apports glucidiques aux charges d’entraînements, qui si besoin est allégé en gluten; en relation avec l’entraîneur qui proposera quelques entraînements à jeun, bien calibrés, chez un sportif qui se connaît parfaitement bien. Attention l’entraînement à jeun est redoutablement dangereux s’il n’est pas contrôlé et mal calibré. Il ne m’est pas possible de détailler ici une telle prise en charge nutritionnelle tout simplement parce qu’il serait très dangereux que des sportifs « bricolent » un régime qui ne leur conviendrait pas : chaque sportif est différent et la réflexion du nutritionniste est fondée sur le relevé de très nombreux paramètres : interrogatoire, examen clinique, évolution de la masse grasse, bilans biologiques si besoin, suivi physiologique, relevé des sensations, et bien sûr une stratégie nutritionnelle doit être en phase avec le calendrier des compétitions et des phases de récupération. Chaque sportif doit bénéficier d’une prise en charge INDIVIDUELLE. A mon sens la stratégie nutritionnelle doit avant tout reposer sur l’utilisation optimale des lipides pendant l’effort, pour épargner les réserves glucidiques : c’est avant tout ce que je propose, en corrélant la stratégie nutritionnelle à la stratégie de l’entraînement proposée et gérée par l’entraîneur (le médecin n’est pas entraîneur …), même si je pense que certains éléments de la « théorie des corps cétoniques » peuvent être intégrés dans un protocole nutritionnel et de l’entraînement, mais dans le respect de la santé du sportif.

 

Vous trouverez sur d’autres sites des articles plus fouillés scientifiquement sur cette théorie des corps cétoniques ; ma démarche était de vous apporter des explications  et de mettre en garde contre les dangers sur la santé de cette stratégie.

Merci pour votre fidélité sur ce site qui a dépassé 7 millions de visiteurs …

Sur un autre site vous trouverez des séances de sophrologie à télécharger ; il s’agit de séances que j’enregistre régulièrement, sur plusieurs thèmes qui concernent le sportif, pour optimiser le travail du mental; après plus de 30 années d’expérience sur le terrain du sport ; si après avoir testé une séance un sportif pense que cet outil est intéressant, il pourra alors se rapprocher d’un thérapeute à proximité de chez lui pour poursuivre un travail du mental car rien ne remplace un travail en face à face, et il existe de nombreux professionnels qui utilisent la sophrologie. Un coût modique est demandé pour télécharger les séances, justifié par les frais de fonctionnement du site.

Bien à vous,

Jean-Jacques

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NUTRITION ET CORPS CETONIQUES ? C’EST QUOI, POURQUOI ? COMMENT ? DANGERS ? Lire et RT : (photo cadavre)

 

 

 

 

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2 Comments NUTRITION ET CORPS CETONIQUES ? C’EST QUOI, POURQUOI ? COMMENT ? DANGERS ? La « mode » des corps cétoniques !! militaires et sportifs même combat ?

  1. Laurent Lebreton

    Bonjour Docteur,
    J’ai commencé une diète cétogène il y a 6 mois après avoir lu plusieurs publications sur ses bienfaits sur la performance sportive, la santé mentale et la santé en général.
    J’ai coupé assez radicalement pratiquement tous les glucides et continué à m’entrainer. Les effets se sont relativement rapidement faits sentir. Positifs, avec plus d’énergie régulière tout au long de la journée, plus aucun coup de barre, beaucoup plus de clarté mentale ressentie, et globalement une sensation d’être en meilleure forme. Mais des effets négatifs se sont également faits sentir rapidement, caractérisés par une énorme difficulté à faire des efforts intenses. Aucun problème pour faire des efforts aérobiques d’entretien (jogging 8-10kms à 10-11Kms/h), mais une lutte de chaque instant pour mes entrainement de tennis et squash (tennis meilleur classement=0, classement actuel=3/6, et je me suis mis au squash il y a 2 ans et le pratique intensivement et en compétition 2/3 fois/semaine). J’en suis même arrivé à perdre de la masse musculaire alors que je m’entrainais tous les jours.
    J’ai alors fais davantage de recherche sur les corps cétoniques et appris que ces derniers ne sont pas de combustion rapide et ne peuvent donc donner une réponse suffisante pour les efforts de type explosif. Bref j’ai découverts que les corps cétogènes ne pouvaient être mon seul carburant pour le tennis et le squash, surtout à un niveau compétitif.
    J’ai donc opéré un changement qui a consisté (tout en maintenant ma diète cétogène le reste du temps) 4h avant l’entrainement ou le match (qui a lieu à 20h30 sauf le w/end), à prendre une collation à base de 45g de porridge froid non précuit (porridge overnight) avec quelques myrtilles ou framboises.
    Ça fonctionne bien en ce sens que je peux à nouveau donner mon max sur le court et que j’ai en partie récupéré ma masse musculaire perdue.
    L’objet de cet email est d’une part de savoir si vos vues/recherches sur l’utilisation de la diète cétogène chez les sportifs compétitifs vont plus loin que ce que vous exposez dans cet article, et d’autre part de connaitre votre conseil/opinion sur le fait de, en plus du porridge 4h avant, prendre de la maltodextrine (25g quand c’est tennis, 50g quand c’est squash) 15/20mn avant d’entrer sur le court ?
    Peut-être est-il plus pratique ou logique d’avoir cette conversation via email plus que via commentaires ?
    Cordialement
    Laurent Lebreton

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