Cet article peut largement être soumis à l’esprit que j’espère très critique (mais constructif…) des lecteurs de cette page …. Je lance un débat … DONNEZ VOTRE AVIS EN LAISSANT UN COMMENTAIRE
Personne ne peut juger, chacun est libre de s’identifier (habits, mode, coiffure, tatouage, et piercing, etc.) ; je me place dans ce débat uniquement en termes de conseil, beaucoup d’idées circulent sur la relation sport-piercing, je vais donner mon avis, qui est le résultat de l’expérience de nombreux de mes patients sportifs.
Dans certaines activités sportives le port du piercing est interdit : boxe, sports de combat, rugby, football : aucun arbitre n’autorisera l’accès au terrain, et concevez le risque que comporterait « l’arrachage » d’un piercing sur le visage.
En fait, dans le milieu du sport structuré concernant des sportifs licenciés, tout est affaire de bon sens et les sportifs ne prennent aucun risque ; motivés par leur conception du sport, c’est volontiers qu’ils vont se séparer une heure ou 2 de leur(s) bijou(x) personnel(s) ; et on sait que si la cicatrisation est correcte, le trou ne peut en aucun cas se boucher en si peu de temps.
Mais semble se poser une problématique toute différente, qui concerne l’activité sportive en milieu scolaire ; très régulièrement des Professeurs de sport m’exposent les soucis qu’ils rencontrent au quotidien, avec une question essentielle qui oriente vers la notion de responsabilité, voire même de responsabilité pénale : un professeur de sport peut-il exiger d’un élève qu’il retire son piercing pour participer à une activité à risque (sport collectif par exemple) ? il est sûr que la responsabilité du Professeur est engagée et que s’il y a un accident ce Professeur sera responsable alors que l’élève ne sera pas inquiété ; face à un élève qui refuserait de retirer un piercing, l’attitude du Professeur devrait être, c’est en tout cas mon avis, de refuser l’accès à la séance de sport ; il semble exclu qu’un long dialogue volontiers conflictuel doive s’installer avec un ou plusieurs élève(s), perte de temps qui irait à l’encontre de la qualité de la séance proposée par le Professeur. Cette problématique se transforme en véritable polémique voire même en « combat » quotidien pour les professeurs de sport, je constate cela tous les jours ; il me semblerait logique que le règlement intérieur de l’établissement mette en place un cadre décisionnel : dans quelles pratiques sportives il faut l’interdire, et quelle conduite à tenir de la part du Professeur ? L’élève oppose souvent le fait qu’il craint qu’en retirant son piercing l’orifice se referme. Il est vrai qu’on déconseille de retirer un piercing tant que la cicatrisation profonde n’est pas obtenue (délai de 2 à 6 mois) ; à mon avis le fait de recouvrir un piercing avec un pansement ou un strap n’empêchera de prendre un coup ou une friction, c’est une fausse sécurité. Soyons clairs et les jeunes lecteurs de cet article seront d’accord : les élèves concernés se font bien plus de souci pour la « santé » de leur piercing (ça coûte cher, le perçage fait mal) que pour leur motivation à participer à la séance de sport. Cela renvoie donc clairement à la notion de cadre : on autorise ou pas ? Le professeur doit détenir de sa hiérarchie une ligne de conduite claire.
Ça, c’est mon avis ; ce que je souhaiterais c’est qu’un débat s’engage ; je sais que de nombreux enseignants sont de fidèles lecteurs de ce site, je sais aussi que des sportifs fréquentent mes pages, des non sportifs aussi ; que pensez-vous de ce débat, vous pouvez laisser un commentaire dans le cadre d’un échange constructif.
Merci Dok pour ce document, je suis entièrement d’accord avec toi, que nous aimions ou non les piercing, n’a aucune importance, la seule chose qui soit primordiale c’est la sécurité et la santé des élèves. Dans mon lycée ils sont interdits en cours d’EPS: pourtant si certains élèves les ôtent sans discuter, d’autres, provoquent des vagues et des grincements de dents plus ou moins importants, ce qui est désagréable pour tout le monde: le prof qui en a marre d’être en conflit à chaque début de cours avec quelques “résistants” pour une histoire de “pin’s” (comme je surnomme amicalement leurs piercing), les élèves qui n’ont pas de piercing ou encore ceux qui en ont et les rangent au même titre que les téléphones, grosses boucles d’oreilles, chaînes…..La seule chose qui me contrariait dans cette histoire c’était l’éventuelle possibilité que j’aurais pu avoir, en les obligeant à retirer leurs piercing, de les blesser ou de leur faire mal je suis donc rassurée sur ce point. Merci encore à toi.
Pascale.
il me semble que ça rejoint le debat sur le port d’insignes religieux.
difficile de trouver la limite entre atteinte à la lberté individuelle et le risque reellement encouru.ça peut passer pour une decision arbitraire d’un prof plus strict qu’un autre.quand est-il des boucles d’oreilles?c’est un percing egalement,est-ce que les profs demandent systematiquement le retrait,les bagues egalement peuvent blesser.porquoi pas une information claire et une decharge signée de l’eleve et de ses parents plutot qu’une interdiction qui sera mal supportée et qui entrainera une reaction par esprit de contradiction
La position de Gérard évoque une “décharge” signée par les parents; je suis assez d’accord; par contre la littérature médicale documente parfaitement les nombreux accidents qui ont été constatés avec des activités sportives qui comportent des contacts; un coup ou une chute avec un piercing sur une arcade sourcillière, ça arrache la peau; d’où la notion de responsabilité du Prof qui aura intégré dans son cours d’EPS un élève qui porte un piercing; me semble s’imposer un règlement de la part du Directeur ou Proviseur qui doit interdire à un élève le port d’un piercing selon l’activité concernée; et au Prof d’imposer clairement et sans discours inutile ce règlement, tout comme il est interdit de fumer par exemple. Mon opinion ne correspond pas du tout à du “tout répressif” mais renvoie à la notion de prévention d’un accident.
Bonjour,
Je suis tout à fait d’accord avec vous. Les élèves devraient se plier à une règles qui découle pourtant du bon sens commun. Mais en général, ils ne sont pas conscients du danger et prennent cela comme une marque d’autorité. Alors que le fait est que le professeur protège son élève (et ses droits).
Merci pour ce billet.