L’usage du Tramadol est interdit par l’UCI (Union Cycliste Internationale) à partir du 1er mars 2019; pourquoi ?

L’usage du Tramadol est interdit par l’UCI (Union Cycliste Internationale) à partir du 1er mars 2019; pourquoi ?

Le Tramadol, c’est quoi ? …

… c’est un médicament contre la douleur ; il est proche de la morphine ; jusqu’à présent ce médicament était autorisé. Dès maintenant l’UCI a intégré la recherche de ce produit dans les contrôles urinaires, et à partir du 1er mars 2019 le Tramadol est interdit ; tout coureur positif à ce produit sera donc sanctionné.

Une fois de plus, il faut noter la « longueur d’avance » du cyclisme par rapport aux autres sports, …

… pour la lutte contre le dopage d’accord, mais aussi pour la santé des cyclistes. Si on reprend l’historique de cette interdiction du Tramadol, il faut évoquer trois noms : le Dr. Armand Megret ancien médecin Fédéral National de la FFC et Roger Legeay qui dirige le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) ; Après plusieurs alertes documentées l’UCI (dont le Président français -et breton … – est David Lappartient) a donc pris cette décision.  Les médecins des équipes adhérentes au MPCC également qui depuis longtemps ne prescrivent plus cette molécule.

On ajoute à cela qu’il est de notoriété publique que dans certaines équipes cyclistes professionnelles l’usage du Tramadol s’inscrivait dans une démarche « médicale » de performance avec parfois le recours à des doses de 300mg … de vrais malades ???

Pourquoi un cycliste serait-il « tenté » de prendre du Tramadol ?

et bien … pour avoir moins mal aux pattes !! Mais pas que des cyclistes !!! On sait par exemple que de nombreux adeptes du trail, des triathlons LD, du marathon, carburent avec des cocktails d’antiinflammatoires (le Voltarène en premier lieu) et d’antalgiques (le Tramadol) ; pas très logique dans l’esprit du sport, pas très logique non plus car le cerveau percevant moins le signal de la douleur, le sportif dépasse ses capacités : risque cardiovasculaire, risque musculaire, tendineux, etc. Et donc un médecin ne peut pas être d’accord avec ça. Et pourtant des médecins prescrivent … Mais bon, même si des médecins ne prescrivent pas, nul doute que des sportifs peuvent se procurer ces produits à base de Tramadol (un copain, la grand-mère qui fait de l’arthrose, etc. ; facile …)

Quels sont les dangers réels du Tramadol : surtout à doses élevées, mais parfois aussi à petites doses, des effets secondaires apparaissent :

  • Vertiges, désorientation, troubles de l’équilibre ; parfois diminution de la vigilance ; autant dire que le risque de chute est augmenté … quid de la responsabilité du médecin qui a prescrit du Tramadaol pour la performance ?
  • Troubles digestifs, nausées, constipation ; bon là, par rapport au sport, pas trop de problèmes, juste le sportif sera un peu coincé …
  • Perturbation de la « réception » cérébrale de signaux émotionnels : excitation, stimulation de la vigilance, diminution de la perception du risque ; là aussi le risque de chute est majoré …
  • Certaines personnes peuvent installer une dépendance par rapport à cette molécule (proche de la morphine) ; et donc certains sportifs peuvent devenir addicts, dépendants, augmenter les doses.

Avant de terminer cet article je remercie les internautes fidèles à ce site de conseils en médecine du sport et en nutrition du sport ; j’ai créé ce site en 2009, plus de 11 millions de visiteurs l’ont parcouru, un grand merci. Plus de 600 articles maintenant, donc “un peu” de boulot mais aussi la passion d’échanger avec vous.

Je gère également un site de séances de sophrologie à télécharger (cliquer ici ? ) ; pour le sportif comme pour le non sportif ; la sophrologie ne fait pas de miracles, elle ne guérit pas, ne permet pas à elle seule de gagner une course ; juste c’est un outil à connaître, qui peut faire partie du « cocktail d’outils » qu’utilise un sportif pour exprimer le maximum de son potentiel, dans une approche éthique de son sport et de sa santé.

A très bientôt pour d’autres articles de terrain.

Jean-Jacques