Médecine du cyclisme : les aspects spécifiques des pavés ! la course Paris-Roubaix
« Mon » 15ème Paris-Roubaix demain, en tant que médecin d’équipe je précise, pas en tant que coureur ? ; Je partage le stress et le rêve des coureurs ; plus que jamais sur cette course mythique j’ai un profond respect pour eux : le contraste saisissant entre la souffrance et l’enfer, et le plaisir « grand comme ça » ; leurs sourires quand après l’arrivée ils montent dans le bus ; souvent quelques-uns me disent : « alors jjdok, t’as passé une bonne journée ??? » !!!!!!!!
Quels sont les aspects spécifiques de ces courses sur les pavés ?
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Ce ne sont pas les mêmes vélos ; et il faut savoir, c’est un exemple, qu’un problème de genou chez un jeune coureur ça vient le plus souvent d’un problème de matériel ou de position ; donc chaque coureur doit avoir bien testé son vélo spécifique pavés pendant les semaines qui précèdent.
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Sur les pavés il faut considérer que c’est tout l’organisme qui va être soumis à des « secousses », façon « marteau piqueur » !! et si on détaille toutes les pièces de l’organisme je peux énumérer les principales contraintes :
- La carrosserie du coureur reçoit plus que s’il roule sur une autoroute : les pieds, chevilles, genoux, bassin, dos, jusqu’au cou ; Il faut donc amortir les secousses : des gants de qualité, plusieurs tours de guidoline ; la pose d’une bande souple de contention au niveau des poignets amortit les vibrations au niveau des bras et donc des épaules et du cou. Des bandes de tape sont placées au niveau du dos pour certains coureurs.
- Les mains sont exposées : avec surtout un risque d’ampoules ; on conçoit donc des protections adaptées ; des bandes de strapp sur les 1ères et 2èmes phalanges, des protections éventuellement placées sous les gants ; les poignets « reçoivent » aussi, avec aussi le risque de compressions de certains nerfs qui passent dans les poignets ; il peut être utile de mettre des strapps.
- Le tube digestif est très sollicité avec les secousses : donc la prévention passe par un repas sans fibres la veille et le matin ; je conseille aux coureurs fragiles un pansement digestif et un produit anti-reflux
- Le périnée « reçoit » aussi les secousses ; problèmes d’irritations, de compression des voies urinaires, de la prostate. Ça renvoie à la qualité du cuissard, à la préparation du périnée avec des pommades pendant les jours qui précèdent ; ça renvoie aussi à la conformation de la selle. Le lendemain de Paris-Roubaix certains coureurs vont « pisser du sang » avec de fortes brûlures urétrales : ce n’est pas une infection urinaire !! C’est « juste » un phénomène d’irritation et de compression mécanique de la « tuyauterie » sur la selle.
3. La poussière si temps sec à agression yeux gorge bronches ; s’il fait sec les coureurs allergiques vont souffrir …
il faut adapter les lunettes, pendant la course un lavage des yeux et du visage avec de l’eau. Après la course un lavage au « karcher » des yeux, avec une solution apaisante.
4. La nutrition avant et pendant l’effort est très spécifique car :
- Les gars vont se lever tôt vers 6h30. C’est tout l’intérêt de la consommation du GATOSPORT, produit Overstims parfaitement digeste et dont la composition est optimale : le tiers d’un GATOSPORT par coureur.
- 250 km, ça justifie des apports réguliers de carburant !! environ 250 Kcalories par heure entre les bidons, les gels, les barres, les pâtes de fruit, et des emballés de rice-cake.
- L’estomac est soumis à des contraintes sévères ; l’excellente digestibilité des produits Overstims, avec un PH neutre, est un atout.
5. Le mental sur une telle course : il ne faut pas oublier ce facteur déterminant sur une telle course
le profil de « guerrier plus fort que la douleur » ; la gestion du stress d’une course « mythique » ; un sommeil un peu difficile avant un tel objectif qui pour certains est L’objectif de la saison. Une séance de sophrologie la veille au soir est pratiquée par certains coureurs, pour optimiser l’endormissement et la qualité du sommeil.
https://www.seance-sophrologie.com/ (nombreuses séances de sophrologie pour le sportif)
6. La chance … à 2 niveaux : être dans le bon coup, pas de problèmes mécaniques (ou pas trop … et … être vite dépanné …), … et pas de chute grave qui empêche de remonter sur le vélo ; je ne vous cache pas que c’est une journée “spéciale” où j’espère ne pas avoir à prendre en charge de plaies compliquées, ou de fractures …
« Le sourire après la souffrance », beaucoup d’émotions sur cette course, pour les coureurs avant tout, mais aussi pour le Staff et pour jjdok ?