“traîne” trop souvent qu’un
sportif asthmatique est un
sportif dopé …
C’est quasiment ancré dans la
pensée de la plupart des gens;
comment argumenter en restant
tout à fait objectif ?
Jean-Jacques Menuet
http://www.medecinedusportconseils.com/
http://www.seance-sophrologie.com/
Jean-Jacques Menuet
–site de conseils en médecine du sport: http://www.medecinedusportconseils.com/
–site sur lequel peuvent être téléchargées des séances de sophrologie adaptées au sport: http://www.seance-sophrologie.com/
Cet article a été “relooké” sous la forme de données récentes que je développe dans 4 NOUVEAUX ARTICLES rédigés en mai 2014 :
http://www.medecinedusportconseils.com/2014/05/19/asthme-et-sport-generalites/
Bientôt, comme les fumeurs, les sportifs asthmatiques vont devoir se cacher, poursuivis par l’idée reçue et largement entretenue par certains “spécialistes” du milieu du sport (qui souvent n’ont pas « accès » au sportif et encore moins au terrain), quel discrédit, quel manque de respect…
Je dois la totalité de mes connaissances sur l’asthme du sport aux longues années que j’ai passées auprès du Dr Jean Medelli pneumologue et physiologiste du sport; cela fait longtemps que ce scientifique -dans son labo-, et moi-même sur le terrain, avons échangé et collecté nos expériences. Je ne me permets pas de dire que mes connaissances sont définitivement posées et certaines, tous ensemble devons réfléchir à la problématique de l’asthme chez le sportif. Et bien certainement d’autres équipes ont-elles dû colliger leurs expériences.
En qualité de médecin du sport (c’est à dire la médecine de “l’homme en mouvement”, définition admise de tous), lorsque j’évoque l’éventuelle indication d’un traitement d’un asthme, ce n’est pas pour que le sportif saute plus haut, coure plus vite, etc. MAIS c’est parce que d’un point de vue santé, on abîme ses bronches si on pratique une activité avec des bronches spasmées : dans le sport professionnel on pourrait même parler de véritable « maladie professionnelle »; et ce que de nombreux sportifs (et médecins …) ne savent pas c’est qu’un sportif ne ressent physiquement des signes d’asthme pendant son effort QU’A partir du moment où le spasme réduit de 30% et plus le calibre de la bronche. En dessous de 30% d’obstruction très souvent le sportif ne décrit pas de symptômes ! D’où le caractère OBLIGATOIRE, de la part d’un médecin du sport, de s’assurer de la normalité du fonctionnement des bronches AVANT, PENDANT et SURTOUT APRES l’effort; par exemple dans les sports où je travaille sur le terrain j’utilise un spiromètre portable dans un but médical; trop de médecins associent asthme -dopage – manipulation – performance: C’EST FAUX car il est démontré qu’un sportif qui prendrait par exemple de la Ventoline alors qu’il n’est pas asthmatique n’obtiendrait AUCUNE amélioration de ses performances, tout au contraire (tachycardie, nervosité entre autre) Je peux attester de la réalité de l’asthme d’effort dans le milieu du sport et du nombre important de sportifs concernés (jusqu’à 60% dans des sports d’endurance prolongée comme le ski de fond) pour avoir participé à des travaux scientifiques (concernant des centaines de sportifs et non pas 10 étudiants enfermés dans un laboratoire …) qui ont fait l’objet de publications médicales internationales validées par la communauté scientifique. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16823362 . Et puis en médecine comme ailleurs on ne trouve QUE ce que l’on cherche, ce pourquoi je m’inscris dans une logique qui consiste à faire du dépistage systématique pour la santé du sportif et non pas pour sa performance. Et c’est le rôle du médecin du sport que de faire ce dépistage.
VOICI UN CONSEIL voire une OBLIGATION: pour moi un sportif asthmatique doit bénéficier d’un DOSSIER JUSTIFICATIF rédigé par son médecin; et je conseille à ce sportif de communiquer ce dossier au médecin national de sa Fédé (pour les pros et amateurs sur listes) ou à son médecin régional pour les amateurs; également de présenter ce dossier en cas de contrôle anti-dopage. Ensuite même si un asthme a été sans conteste validé, une consultation annuelle chez un PNEUMOLOGUE est indispensable, là on est dans ce qu’on dénomme “les bonnes pratiques médicales”
Pourquoi ce conseil: pour lever la “suspicion”; et pour permettre aussi aux fédérations de mener une réflexion épidémiologique sur la réalité des cas d’asthme. Ensuite on ne peut exclure que de “faux asthmes” soient déclarés même si des recherches récentes (les experts de l’AFLD) prouvent que la Ventoline n’a aucun effet sur la performance si elle est consommée par des sportifs qui ne sont pas asthmatiques.
Le mécanisme de l’asthme d’effort est connu: le stress oxydatif, l’hyperventilation (le sportif peut respirer jusqu’à 20 fois plus de volume d’air lorsqu’il est au maximum de l’effort; il respirera alors 20 fois plus de pollens, d’agents irritants qui agressent la paroi de la bronche), la production de leucotriènes (médiateurs de l’inflammation) qui obstruent le calibre de la bronche pendant l’effort, le stress, le froid sec, le manque d’échauffement, la mauvaise gestion de l’effort, le sportif qui sait mal respirer. En rappelant aussi que 80% des sportifs allergiques ont un asthme d’effort (si on le cherche) Chez le sportif on ne parle pas d’asthme mais d’HYPERREACTIVITE BRONCHIQUE A L’EFFORT: la bronche souffre, se spasme, s’enflamme, sécrète pendant l’effort. L’été sous la cagna les sportifs cyclistes ou coureurs à pied peuvent respirer un air brulant, le soleil, la chaleur renvoyée par un bitume à plus de 50°, le soleil qui tape sur la roche dans les ascensions, les gaz d’échappement des voitures et des motos dans les courses cyclistes, la traversée de lieux chargés de pollens, etc etc; tout sauf la santé pour les bronches; c’est une telle évidence …
En résumé:
- Pour être validé le diagnostic d’asthme doit faire l’objet d’un bilan structuré.
- L’usage de médicaments qui soignent ou préviennent l’asthme est limité à certains produits qui doivent être validés par les Instances de contrôle nationales (AFLD, Fédérations) et internationales si besoin selon le niveau sportif; je vous renvoie à la législation en cours car la liste des produits interdits évolue chaque année, et la prescription relève de la responsabilité de votre médecin. ET surtout, avec les moyens de dépistage urinaires désormais très précis, on peut détecter si un sportif prend des doses qui correspondent à un traitement pour son asthme, ou si ce sportif a pris des doses qui attestent alors d’un comportement dopant et donc interdit et bien évidemment sanctionné.
Bien cordialement à tous et merci pour votre fidélité. Je considère que cet exposé sur la reconnaissance de la réalité de l’asthme chez le sportif est l’un de mes plus grands combats; il me semble que les choses évoluent; il y a 20 ans certains médecins étaient traités de dopeurs par des médecins élevés dans l’ambiance du dogme et de la pensée unique.
Dans chaque sport les acteurs doivent se réunir: les médecins de terrain d’abord, ce sont eux qui sont là pour constater l’état de santé des sportifs, les pneumologues, les kinés du sport, les kinés respirologues, les entraîneurs (l’entraînement d’un sportif asthmatique nécessite des adaptations très spécifiques); travaillons ensemble !!
Il semble que la médecine du cyclisme, par l’intermédiaire de sa fédération, soit bien en avance dans la gestion médicale de l ‘ “asthme induit par l’effort”; s’agissant d’un sport d’endurance prolongée le cyclisme est probablement l’un des sports les plus concernés par l’asthme déclenché par l’effort mais aussi cette gestion s’opère dans le respect de la santé du cycliste et bien sûr dans le cadre rigoureux des règlementations sportives.
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Sur un site de sophrologie j’enregistre des séances qui peuvent être téléchargées sur tout support (PC, IPhone ou autre androïde, lecteur de MP3); entre autres nombreuses séances consacrées au sport j’ai réalisé une séance spécifique sur l’asthme d’effort chez le sportif: http://www.seance-sophrologie.com/seance/87/asthme-sportif http://www.seance-sophrologie.com/seance/88/asthme-cycliste )
Un très grand merci pour votre fidélité, et à très bientôt,
Jean-Jacques Menuet
http://www.medecinedusportconseils.com/
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Merci pour ce commentaire; TOUS les sports d’endurance extrêmes nécessitent pendant l’effort une fréquence respiratoire majeure avec un très grand débit, ce qui USE la bronche et augmente l’inhalation des pollens, graminées, “vapeurs” de bitume, essence, poussière etc; et AUSSI d’autres substances toxiques : en natation les dérivés chlorés (un de mes patients maitre de nageur a été reconnu en “maladie professionnelle” après 10 ans d’exposition; également les émissions toxiques des surfaceuses sur les patinoires de OK; en natation il y a autant d’asthmatiques que dans le vélo; vélo = asthme = dopage: non non et non, cette donnée est maintenant acquise après des études scientifiques de haut niveau; cdlt, jjM
Bonsoir, Je fais de l’asthme à l’effort (confirmé par mon Pneumologue) cependant je ne prends de la ventoline que lors des compétitions (pas de gène pour les entraînements en endurance). Me conseillez-vous de prendre de la ventoline systématiquement lors d’une sortie ? Dans le cas contraire y’a t’il un risque de dégradation de mon asthme. N’étant pas un grand “fan” des médicament je préféré en prendre le moins possible mais c’est sans doute une erreur. La réponse de mon pneumologue n’a pas été claire d’ou ma question à un médecin du sport. J’ai 40 ans et pratique le cyclosport à un bon niveau (5ème de la dernière Etape du tour dans les Alpes pour vous donner une indication). Merci d’avance. Fred Ostian
ok; bonne question, réponse difficile puisque je ne vous connais pas et que chaque asthme est différent et que la médecine à distance ça n’existe pas, fort heureseusement ! ; j’ai la chance de travailler sur le terrain et de pouvoir explorer les gars en dynamique cad réaliser une spiro (avec un spiromètre portable professionnel) avt le départ puis dès l’arrivée; et sur les stages de faire des enregistrememnts pendant les sorties d’entraînement, ce qui va être le cas en décembre et en janvier prochains; du coup je possède des dossiers très argumentés pour adapter les prises en charge; je partage avec vous la notion du “moins de médicaments possible” mais il faut aussi que je gère au mieux la santé de “mes” cyclistes qui sont de plus professionnels; ce que je pourrais vous conseiller, après validation par VOTRE pneumologue, c’est l’achat d’un “mini-spiromètre” comme le “piko1” (taper ce nom sur Google); nos coureurs en sont équipés pour faire leurs auto-mesures chez eux lors des sorties d’entraînement; c’est le SEUL et UNIQUE moyen d’avoir des données de terrain pendant l’effort, s’il n’y a pas de médecin à disposition; c’est un peu comme un sportif biabétique qui contrôle sa glycémie avt-pendant-après l’effort et qui apprend à s’automiser au fil des entraînements; par contre après la sortie il faut bien noter TOUS les résultats, avec les conditions climatiques (T°, humide ou sec), plat ou bosses, moyenne horaire, dénivelé, les horaires et le nbr de prises, etc etc ainsi bien sûr que VOS sensations physiques et respiratoires (c’est vous seul qui les ressentez) et vous présentez les résultats à votre médecin du sport et/ou à votre pneumologue à qui, pourquoi pas vous pouvez montrer cette réponse à votre question. CDLT, et bravo pour vos performances, faîtes-vous plaisir et ne vous laisser pas polluer par les médias qui amplifient une réalité qui, vraiment croyez-moi, est en phase de disparition; JJM
Merci bcp pour cette réponse très claire et complète. Bien d’accord sur la médecine à distance 🙂 C’était donc une prise d’ avis et pas une consultation. En effet l’asthme revêt tellement de formes différentes. Dans mon cas le froid me gène bcp moins que les fortes chaleurs alors que c’est les températures négatives qui sont la plupart du temps évoquées par les asthmatiques comme facteur déclenchant/aggravant. C’est d’ailleurs suite à une course en pleine chaleur de juillet (à la fin de laquelle je n’arrivais plus à respirer) que j’ai consulté. Mais un ami de club (médecin) avec qui je fais souvent les déplacements sur les cyclo avait déjà remarqué ma toux suspecte en rentrant des courses. Je vais en discuter avec votre confère E;Bouvat (pour un test de terrain) pour voir si il aurait du matériel adapté. Nous avons des amis communs et il m’avait suivi pour une endofibrose de l’artère iliaque. Je partage votre dernière phrase sur le dopage que j’ai toujours combattu depuis les années junior (lié à mon arrêt de la compétition pendant 10 ans ne partageant pas son évolution à l’époque).Je dois d’ailleurs partager prochainement une sortie de vélo avec G.Delion. Il a toujours été mon modèle. Mais la jeune génération est belle aussi et semble saine. J’ai récemment roulé avec Romain Bardet et ces jeunes donnent une sacré “gueule” au cyclisme d’aujourd’hui. Malgré toutes les affaires je suis toujours autant passionné de vélo et le cyclisme propre l’emportera. Il y a encore de nombreux combats à gagner, de grandes révolution à faire mais comme disent les anglais (clin d’oeil) : where there’s a wish there’s a way ! Merci encore et belle saison 2013 à toute l’équipe Sojasun. F.Ostian
ok; j’apprécie et partage l’approche du vélo que propose Eric, saluez-le de ma part; cdlt, jjM
Bonjour,
Etre asthmtique ne veut pas dire qu’on doit s’abstenir des activités physiques, au contraire c’est même conseillé à condition de ne pas en faire trop. En tout cas il existe de nombreux traitements pour l’asthme que ce soit le traitement naturel ou bien médicamenteux.
tout a fait ok avec cet excellent commentaire; le patient qui présente un asthme peut et DOIT faire du sport; et de très nbx champions sont asthmatiques. Il faut toutefois en parler à son médecin qui conseillera de privilégier tel ou tel sport; et chaque patient et chaque asthme sont différents; cdlt, jjM
et puis un peu de pub pour cet internaute qui commercialise le “PICO 6”: il s’agit d’un minispiromètre portable qui permet au sportif de vérifier son état respiratoire n’importe où: chez lui, à l’entrainement, au repos, par tps sec, par tps humide, chaud, froid, etc etc: = CONNAITRE SON ASTHME POUR BIEN LE GERER ET LE TRAITER; ceci est absolument ESSENTIEL; et cet appareil n’est pas très cher. De la pub comme ça ne me dérange pas du tout car il s’agit d’un excellent conseil. jjM
Bonjour Docteur,
Malgré mes recherches sur pubmed, il m’est impossible de mettre la main sur ces études concernant la non augmentation des capacités respiratoires d’un sujet sportif sain traité par salbutamol. Pouvez-vous m’indiquer svp où je pourrais les trouver ?
Avec tous mes remerciements,
PXF
ok; il faudrait contacter directeemnt l’AFLD; je suis certain que cette étude a été diligentée par cette struture; bien cordialement, jjM
bonsoir,
je pratique le cyclisme en compétition depuis 3 ans je suis en junior 2ème année, j’ai toujours fait du sport, j’ai fait plusieurs autres sports surtout du foot. J’ai était diagnostiqué asthmatique
a l’effort quand j’étais petit. Depuis plusieurs année je ne fais plus de crise d’asthme quand je fait du sport, maintenant je fait des crises plutôt quand je suis fatigué, enrhumé et encombré au niveau des bronches, mais sans pratiqué aucun sport au moment de la crise. C’est crise son très rare maintenant. Lorsque cela arrive je prend de la ventoline que mon médecin me prescrit quand je lui dit que j’ai fait une crise récemment.
En lisant votre article qui dit qu’un sportif ne ressent physiquement des signes d’asthme pendant son effort QU’A partir du moment où le spasme réduit de 30% le calibre de la bronche je me pose des questions si je dois ou non consulter un pneumologue ou médecin du sport ? Et aussi car je suppose que je doit fournir un justificatif lorsque j’amène ma ventoline dans mon sac de course au cas où je serais pris d’une crise même si je n’en prend jamais en dehors des crises qui sont très rares.
ok; effectivement il faudrait que tu passes une spirométrie auprès d’un médecin du sport (s’il est équipé) ou d’un pneumologue (qui connait bien le sport et la problématique de l’asthme chez le sportif); sur les données de la spirométrie il existe des critères qui permettent de détecter un “asthme d’effort” (qu’on appelle plutôt “hyperréactivité bronchique”); mais il faut que le médecin ait l’expérience de cette spécificité du sportif … Un des meilleurs signes d el’asthme d’effort c’est la toux après l’effort, “genre” le cycliste qui pendant les mns voire même l’heure qui suit l’arrivée tousse et signale que ça gratte dans la gorge et que ça arrache parfois en toussant; Cdlt, jjM